Manon Lescaut La Première Rencontre Texte

manon lescaut la première rencontre texte Elle fait preuve dun précocité étonnante et met en place une stratègie de manipulation sur Des Grieux dans lesquels ils se rencontrent : un grand bal donné au Louvre pour les fiançailles dune princesse royale. Mais il tient surtout à la situation particulièrement insolite dans laquelle se Nous nous assîmes lun près de lautre. Je pris ses mains dans les miennes. Ah! Manon, lui dis-je en la regardant dun œil triste, je ne métais pas attendu à la noire trahison dont vous avez payé mon amour. Il vous était bien facile de tromper un cœur dont vous étiez la souveraine absolue, et qui mettait toute sa félicité à vous plaire et à vous obéir. Dites-moi maintenant si vous en avez trouvé daussi tendres et daussi soumis. Non, non, la Nature nen fait guère de la même trempe que le mien. Dites-moi, du moins, si vous lavez quelquefois regretté. Quel fond dois-je faire sur ce retour de bonté qui vous ramène aujourdhui pour le consoler? Je ne vois que trop que vous êtes plus charmante que jamais ; mais au nom de toutes les peines que jai souffertes pour vous, belle Manon, dites-moi si vous serez plus fidèle. manon lescaut la première rencontre texte manon lescaut la première rencontre texte 153Donnera-t-on un autre rôle à laumônier dès lors que Manon semble avoir trouvé en Marianne une nouvelle alliée? Le second continuateur ne semble pas même entrevoir la possibilité dune interpolation : lhéroïne entreprend de représenter ses devoirs à lhypocrite dans les termes mêmes de la Suite de 1762, et la scène de reconnaissance entre loncle et la nièce intervient aussitôt sans vraies variantes 57, si ce nest que le récit des circonstances de sa vie que fait alors loncle à sa nièce ne porte plus mention dune scène éclatante arrivée à son frère, au père de Manon donc, mais dune scène éclatante qui lui était arrivée et qui lavait pour ainsi dire exilé depuis une vingtaine dannées en Amérique. On ne connaîtra jamais le détail de la dite scène qui néveille pas davantage la curiosité de lhéroïne, et conséquemment : nulle prolepse de la narratrice ne vient nous en promettre le récit pour la fin de ses aventures, dès lors que le second continuateur entend biffer avec l Histoire de Cécile les inconduites de M. Lescaut père. Le registre pathétique et lyrique est employé pour nous faire partager lamour que voue Des Grieux à Manon. La passion montre deux figures de Des Grieux : lhomme vertueux puis libertin. Celle-ci le déraisonne et le chevalier est aveuglé par ses sentiments dont lui même est incapable et impuissant de contrôler. Le récit présente une rencontre amoureuse qui est fatale aux deux amants comme un coup de foudre. Des Grieux sous le charme de la beauté qui soffre à lui, se laisse ensorcelé par les tumultes de la passion. Quant à Manon, elle est lincarnation de la passion et dune jeune fille libertine qui va manipuler Des Grieux, qui touché par la souffrance que lui inflige Manon, aimera toujours cette dernière. Ainsi, le registre pathétique utilisé par Prévost permet d apitoyer le lecteur sur le sort de Manon et Des Grieux. On éprouve alors de la compassion pour celui-ci victime de son amour. Pour ce faire, il décide de rencontrer le fils dun des administrateurs, M. De T.. À qui il compte demander dintervenir. Les deux hommes deviennent amis, M.de T.. Lui donne de largent et lui permet de rendre visite à Manon. Lévasion est prévue pour le lendemain. Elle réussit mais le cocher qui les a transportés est furieux car il na pas été payé comme promis. Le soir même, Lescaut est tué dun coup de pistolet. Les amoureux quittent la capitale, sans ressources, vers Chaillot. Soir du mariage de sa fille, elle a reçu à souper le roi et toute la cour avec une magnificence admirable, p 151. Quoi quil en soit, Mme de Lafayette navait pas pris soin de fait que Mme de Clèves ait reconnu M. De Nemours bien quelle ne leût jamais vu, na rien que de très normal et de très naturel. Elle connaît maintenant tous les hommes de la cour sauf M. De les deux êtres les plus beaux de toute la cour, et lun et lautre semblent être ce soir-là encore plus brillants, si faire se peut, quils ne lont jamais été. Rien détonnant, par conséquent, en français Loïc Thommeret, La Mémoire créatrice. Essai sur lécriture de au soi XVIIIe siècle, Paris: LHarmattan, 2006. Peuvent accompagner le récit des pires crapuleries : Quel sort Cette connaissance fut le plus rude de tous mes châtiments. Je me mis à verser un ruisseau de larmes, avec toutes les marques dun affreux désespoir. Je ne pouvais me consoler dune humiliation qui allait me rendre la fable de toutes les personnes de ma connaissance et la honte de ma famille. Je passai ainsi huit jours dans le plus profond abattement, sans être capable de rien entendre, ni de moccuper dautre chose que de mon opprobre. Le souvenir même de Manon najoutait rien à ma douleur. Il ny entrait du moins que comme un sentiment qui avait précédé cette nouvelle peine, et la passion dominante de mon âme était la honte et la confusion. Cette suite de lhistoire de Manon Lescaut a paru dans la Revue de Paris. On a jugé en général quil fallait attribuer ces trois dernières parties à Chanderlos de La Clos sic, lauteur des Liaisons dangereuses. On y a cru reconnaître son style un peu déclamatoire. Quoiquil en soit, ces trois dernières parties renferment assez de pages qui ont laccent du cœur, assez dintérêt romanesque, assez de sentiments bien exprimés pour mériter lhonneur dune édition durable. Ce quon ne saurait nier, cest quon y retrouve la vraie Manon et le vrai Desgrieux, non pas sans doute dans toute la grâce adorable des vingt ans, mais toujours illuminés par cette passion charmante et fatale, toujours emportés par les battements du cœur. Qui sait? Peut-être Desgrieux a-t-il existé sous le nom du comte de P, et ces trois dernières parties de son histoire sont-elles, comme le dit la préface, écrites par lui-même. Du Ciel L 29 en sont dexcellentes illustrations. Des Il faut dire que la Manon Lescaut de Scribe et Auber nest plus tout à fait la même Manon Lescaut que celle de Prévost. Si on pouvait considérer à lépoque du roman que lintrigue sentait légèrement le soufre alors quelle nous fait gentiment sourire aujourdhui, Scribe et Auber en ont gommé à peu près tout ce qui pouvait risquer de choquer le public bourgeois.